Le macaroné du Poitou
Par ces belles journées pluvieuses de automne printemps, comment faire pour garder le moral et se réchauffer ?
- Tout d'abord, enfiler les pulls et polaires les uns par-dessus les autres jusqu'à ressembler à un gros oignon (pour le côté glamour, on attendra le soleil).
- A la rigueur, mettre aussi des gants pour écrire les articles... mais c'est pas vraiment pratique pour taper sur le clavier, croyez-moi, j'ai testé !
- Se refaire des soupes ; il paraît d'ailleurs qu'en ce moment, les primeurs vendent des tonnes de poireaux. Comme quoi, je dois pas être la seule à avoir cette idée.
- Entretenir sa couche de graisse comme les phoques en Alaska ; plutôt facile ça !
- Et puis, essayer de faire un max de cuisine en utilisant le four, ceci afin de réchauffer un peu les pièces pleines d'humidité. A nous les tartes aux légumes, les petits gratins et... le macaroné.
Car en plus de réchauffer la cuisine et le ventre, le macaroné réchauffe aussi le coeur de la Poitevine que je suis.
Certains de vous pensent très certainement que la gastronomie poitevine n'existe pas vraiment. Comparée à d'autres régions françaises, en effet, elle semble bien piètre voire inexistante.
C'est vrai qu'on connaît quelques produits phares comme le Chabichou, peut-être le farci poitevin ou le broyé. Certains ont même peut-être entendu parler de sauce aux lumas ou du pâté de Pâques. Ou de la grimolle, vu que j'en ai déjà publié la recette...
Mais je ne pense pas que beaucoup d'entre vous aient déjà goûté au macaroné. Et c'est un tort ! Tort que nous allons réparer en faisant connaissance avec cette petite gourmandise.
Car le macaroné est en quelque sorte le grand frère des macarons (poitevins j'entends, pas les macarons de toutes les couleurs et au parfum huître-chocolat). C'est la version familiale et gourmande.
C'est aussi celui que mon arrière-grand-mère Marie achetait à son boulanger et ramenait (pour notre plus grande joie d'enfants gourmands), pour les fins de repas dominicaux.
On attendait patiemment que les adultes boivent leur café et que ma grand-mère sorte du papier le macaroné moelleux à souhait. Une fois servie, je commençais par grignoter les arcs de cercle au merveilleux goût d'amande et je terminais par le meilleur, le trottoir, plus croustillant. Je crois que c'est d'ailleurs toujours comme ça que je mange le macaroné.
Bizarrement, alors que ma grand-mère est une très bonne cuisinière (c'est la spécialiste de la famille du broyé), je n'ai jamais vu mon arrière-grand-mère faire elle-même le macaroné. Enfant, je ne me posais pas la question mais devenue adulte, je m'étonne, vu la simplicité de la recette. Peut-être avait-elle trop cuisiné tout au long de sa vie et appréciait-elle d'acheter le gâteau déjà prêt.
Pour 12 à 15 personnes : et avec le café
250 g de poudre d'amande
250 g de sucre
4 blancs d'oeufs (ou 3 si les oeufs sont gros)
Mélanger la poudre d'amande et le sucre.
Battre les blancs d'oeufs en neige bien ferme.
Incorporer délicatement les blancs en neige à la préparation sucre-amande. Mettre le mélange dans une poche à douille muni d'un embout de grosse taille. C'est assez compact et le trou doit être suffisamment gros pour laisser sortir la pâte.
Sur une feuille de papier sulfurisé, faire une spirale en partant du centre.
Enfourner 20 minutes th 6.
Le macaroné durcit en refroidissant, il ne faut donc pas le faire trop cuire afin qu'il garde tout son moelleux.